Thanksgiving - Il n'y aura pas de restes
Vous attendez tranquillement votre bus en novembre et voilà que ces quelques mots vous interpellent. Vous pensez aux restes de dinde qui ont disparu du frigo. À moins que...
Non, il doit s'agir de restes humains puisqu'on nous parle de la semaine de l'horreur. Et comme on nous annonce* qu'il n'y en aura pas, on se dit que le killer, probablement serial, doit être cannibale et qu'il n'y aura pas de quartier pour les invités de ce Thanksgiving.
Bref, on se régale à l'avance d'aller voir ce film d'horreur au second degré qui rappelle ceux des années 80.
Un slogan de film n'a pas la prétention de durer. Il a pour mission de déclencher immédiatement une forte envie de foncer dans le ciné le plus proche. Pour s'échapper du réel.
La deuxième spécificité provient précisément de ce que le slogan doit vendre : un produit de l'imagination.
Ici, pas de couches culottes à positionner, pas de grandes entreprises à greenwasher. Non, il s'agit d'embarquer le futur spectateur dans l'univers fictionnel du film. Et de lui laisser deviner l'intrigue ou les émotions que celui-ci sera appelé à vivre pendant deux heures environ.
Voici mon palmarès personnel. Le vôtre est le bienvenu en commentaires.
* Il n'y aura pas de restes est la traduction littérale de sa VO : There will be no leftovers.
5. Il revient et il n'est pas content. (1986)
Normal qu'il ne soit pas content, ces abrutis de scientifiques lui ont transfusé le sang d'une gigantesque gorille femelle ! Si le King avait été en colère, cela aurait été moins amusant. Le fait que la bestiole ne soit pas contente accentue encore l'effet drôlatique. L'art de la répétition ajouté à l'art de la litote. Dire moins pour laisser entendre davantage : il va y avoir du grabuge.
Simiesque.
4. "Houston, on a un problème". (1995)
Pour inviter à regarder la 1ère rescue mission de l'aventure spatiale, le créatif ne s'est pas foulé. À moins qu'il n'ait été génial. Il s'est contenté de piquer une réplique du film. Mais quelle réplique ! Tout est dit ou plutôt annoncé, l'affiche et l'emplacement de la tagline font le reste. Le film racontera brillamment la résolution du problème.
Culte.
3. Pour eux, la vie n'a pas le même sens. (2008)
Tout ici repose bien-sûr sur le double sens du mot sens que le spectateur ne comprendra qu'à la vue du film dont l'intrigue n'est donc en rien dévoilée. Une jolie tagline pour un joli film mettant en scène un homme qui naît vieux et rajeunit d'année en année, et Daisy qui vit une histoire d'amour avec lui tout au long de sa vie.
Polysémique.
2. L'innocence est la première victime de la guerre. (1986)
4 oscars et un choc pour une Amérique en pleine ère Reagan. 11 ans après la fin de la guerre du Vietnam, le regard engagé d'un engagé volontaire, Oliver Stone. Une signature sous forme de credo qu'on imagine bien prononcée par son réalisateur et donne envie de voir ce film d'autant plus qu'on en partage la devise.
Lucide.
1. Dans l'espace, personne ne vous entend crier. (1979)
L'horreur est annoncée. Écrite en petit pour accentuer l'effet. Tout repose ici sur ce rappel génial d'une vérité scientifique : dans l'Espace, il n'y a pas de molécules pour porter les ondes sonores. Avant même de voir le film, on imagine les victimes, seules dans le silence de l'univers, hurler face à leur bourreau non encore identifié.
Indépassable.
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